Investisseuse une espèce à part ?

C’est en discutant avec les personnes autour de moi (amis, parents, collègues, …), que je me suis rendue compte d’une chose : A leurs yeux, je suis une « bête curieuse ».

Attention, rien de négatif ou même péjoratif. Bien au contraire, l’une de mes amies m’a même auto-déclarée « femme d’affaires ». Vous allez surement vous demander ce que j’ai de particulier ; et bien rien selon moi, mais ces réactions sont en lien avec mon goût de l’épargne, de l’investissement financier et depuis quelques années pour les activités d’achats/vente/gestion de mes appartements (actuellement, j’en possède 3, mis en location).

Dit comme cela, ca à l’air prétentieux et pourtant, en me voyant, c’est tout le contraire. A croire que l’expression, l’habit ne fait pas le moine est vraie !

Investisseuse, n’est pas bizarre ?

Le retour des autres sur ma petite expérience m’étonne toujours.

Pourquoi est-ce si extraordinaire qu’une nana se passionne pour l’investissement, particulièrement l’immobilier et décide de se lancer ? Après tout, et croyez-moi, ce n’est pas sorcier. Il suffit de s’y intéresser, d’aimer le domaine et surtout d’être curieux ou plutôt curieuse. En disant cela, ça à l’air logique et surtout simple. Cependant, n’oublions pas que la place de la femme, bien qu’ayant évolué avec le temps ne reste pas moins « délicate ».
Une femme moderne a plusieurs rôles et se doit de tous les mener de front de manière efficace.

Que penserait-on d’une mère de famille qui délaisserait son foyer et rentrerait tous les soirs à 21h (comme le font bon nombre de pères de famille) ? La réponse de la majorité des personnes serait : « C’est une carriériste qui néglige sa famille. C’est normal que ses enfants tournent mal et que son compagnon aille voir ailleurs ». J’exagère volontairement (quoique !?).

A contrario, la mère de famille qui embauche à 8h et part systématiquement à 17h, qui pose des journées quand son enfant est malade ; elle, ne pourra jamais prétendre aux postes à fortes responsabilités, tant convoités. En effet, cette brave femme sera surement étiquetée comme étant une femme peu ambitieuse faisant passer sa vie personnelle avant tout, au détriment de l’entreprise et de sa carrière, peu fiable donc.
Ok, je conçois, je vais dans le cliché, mais je vous avoue que c’est un questionnement que je suis en train d’avoir. Comment, nous, femmes, sommes-nous perçues en fonction de nos aspirations, de nos envies ? Nous laisse-t-on réellement le choix ? La pression ressentie à chaque instant est terrible : ne pas paraitre négligée, être agréable, bien tenir son intérieur, prendre soin de ses enfants et faire le maximum pour qu’ils se sentent épanouis et équilibrés, prendre soin de Monsieur, gérer sa carrière (sachant que plus une femme a un poste à responsabilités, plus on cherchera à la discréditer), ne pas négliger les ami(e)s et la famille, et puis accessoirement avoir quelques activités pour soi !!! WOW What else?

Après tout cela, pensez-vous qu’une femme ait envie de se risquer dans le monde de l’investissement ? Et puis, pour quoi faire ? « N’est-elle pas assez comblée dans la vie ? », « N’a-t-elle pas mieux à faire ? », « Réussit-elle au moins à gérer sa carrière et sa vie privée avant de rentrer dans la « cours » des investisseurs ? », « Elle n’a pas besoin de ça, qu’elle laisse son mec gérer », et blablabli, et blablabla !!

Etre femme et investisseuse c’est possible !

Et bien moi, je dis STOP à toutes ces idées reçues !!! Une femme est un être humain comme les hommes, avec ses envies, ses passions, ses ambitions, son caractère, … Ce n’est que mon avis, certes, mais je pense qu’une femme devrait s’affranchir du poids du jugement et du « Qu’en dira-t-on ».

Facile à dire mais compliqué dans la vraie vie !

Ma réflexion est la suivante : Si dans une période de ma vie, j’ai envie de me « défoncer » au boulot et que quelques années après, je souhaite « lever le pied » pour m’occuper de ma famille, et par la suite me reconvertir, franchement, je souhaiterai ne pas être montrée du doigt et stigmatisée.

Combien de femmes se sont forcées à avoir une posture durant toute leur carrière pour ne pas perdre leur crédibilité et leur légitimité (acquises à la sueur de leur travail acharné), alors que finalement leurs aspirations avaient évolué depuis « belles lurettes ».
Et oui, la femme est fière (aussi ! Quand je vous disais que la femme est un être humain comme les hommes !). Nous ne voulons pas perdre la face. Du coup, quand nous commençons quelque chose, nous voulons le faire bien et surtout le mener à terme. Nous ne souhaitons pas commencer une activité et ne pas nous donner les moyens de réussir. Tout cela implique pour bon nombre d’entre nous, la peur de négliger autre chose (famille, amis, vie pro, etc.) mais surtout la peur de l’échec ou la peur de ne pas aller au bout des choses et se retrouver face à des détracteurs avec leurs discours toujours bienveillants : « Tu vois que ce n’était pas fait pour toi ! », « Ta famille a besoin de toi ! », « L’investissement est fait pour les pros, comment veux-tu y arriver ? ».

Je ne vous dirai qu’une chose : suivez vos envies mais surtout votre instinct. Pour ma part, mon adage est le suivant « Qui ne tente rien n’a rien » et pour l’instant cela a l’air de me réussir.

Je vous encourage donc à croire en vous et à sauter le pas !